Une nouvelle intitulée "Le bâtisseur", où l'inquiétant et la satire se mêlent.
En voici les premières lignes...
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Mercredi 4 juin — 14h22.
Pierre trouvait les mains du vieil
homme répugnantes. Ses doigts étaient maigres et noueux, ses veines et ses
tendons saillaient sous les taches de vieillesse. L’infirmier considéra le
malade avec une moue de dégoût très peu professionnelle. Quel vieux
débile ! Celui-là est vraiment gratiné ! Pourtant, le vieil homme
n’était pas le pire patient du pavillon 12 de l’hôpital, anciennement pavillon
13. Le bâtisseur, comme on l’appelait, ne proférait pas d’assommantes
logorrhées ni ne prédisait de fin du monde imminente. Jamais il ne jouait des
poings ni des ongles, encore moins de la fourchette. C’était en apparence une
vraie crème, le malade modèle dont tous les soignants rêvent : après avoir
avalé son traitement sans rechigner, il s’occupait à construire une ville avec
des bâtonnets en bois, sourire aux lèvres.
Mais l’infirmier, lui, savait bien que le bâtisseur n’était pas malade
et qu’en réalité il dupait les médecins
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